Manger sain à l’extérieur

Passé l’excitation des premiers jours, manger mieux n’était pas une joie. Malgré mes efforts pour réaliser des plats healthy et copieux, j’avais toujours faim au bout d’une heure ou deux. Certaines fois, c’était juste une ruse de mon esprit pour me faire manger sucré, mais bien souvent, c’était une vraie faim.

« Mais je ne comprends pas pourquoi j’ai toujours faim ! », déclarais-je un jour à une amie. Celle-ci me répond : « C’est normal. Regarde ton repas de ce midi. T’avais pas de protéines, si à la limite, le thon… ». J’ai donc acheté des protéines en poudre à ajouter dans mes plats qui en sont dépourvus et me suis attelée à réaliser des plats bien équilibrés. En dépit de cela, je trouvais mes repas fades, sans goûts ni saveurs ou presque. Je les mangeais avec une expression déconfite. « Mais c’est normal ! », s’exclame encore mon amie végétarienne quelque temps plus tard, « T’as mis du sel, du poivre, des épices, du persil, de l’ail ? », « – heu…Non ». Apparemment le problème venait de moi. J’avoue que je suis encore dans cette période d’adaptation gustative difficile lorsqu’il faut lutter avec les kébabs et hamburgers de la vie quotidienne.

Vie sociale et vie healthy

D’ailleurs, parlons-en de cette junk food omniprésente. Très vite j’ai dû faire face à un dilemme : « 
Ça te dit on se fait un kébab ?
– Heuuuu »

QUE FAIRE. Dire « Non je préfère un restaurant sain où je contrôle ce que je bouffe », (en sachant très bien que les prix ne sont pas les mêmes) ? ou dire « oui » tout en trahissant mes nouveaux idéaux frêles, mais nécessaires. Certains diront « c’est bon, c’est qu’une seule fois », mais pourquoi dès qu’il faut manger en groupe, ce serait systématiquement un plat gras et sans apport nutritionnel ?  

Alors j’ai tout essayé. Répondre non à la proposition, dire oui, mais influencer le choix final sur un plat asiatique, dire oui et prendre le plat le plus healthy de la carte (bien souvent une salade), avant d’abandonner et opter pour le « c’est bon, c’est qu’une seule fois ». Le constat était bien là : il est difficile de concilier une vie sociale et une alimentation saine au même coût (surtout quand on est jeune et encore économiquement limité).

Le goûter à l’extérieur

Une de ma plus grande angoisse était le moment du 4h. Il pouvait arriver que je sois dépourvu de collation sur moi et que je doive acheter quelque chose pour calmer ma faim et tenir jusqu’au soir. Mais acheter quoi ? Un fruit est insuffisant. Du pain et de la confiture, physiquement irréaliste. Les noix me semblaient insuffisantes également. Impossible d’éviter la solution sucrée. Alors je naviguais désespérément dans le rayon « bio et sain » du magasin pour trouver des gâteaux satisfaisants du point de vue nutritionnel. Ceux-ci coûtaient au moins deux fois le prix standard. À défaut d’avoir trouvé une solution viable aujourd’hui, j’évite tout simplement d’avoir faim à l’extérieur.

Le saviez-vous ?

L’obsession du « manger sain » est une maladie appelée orthorexie. C’est une pathologie non officiellement reconnue qui se traduit un comportement exclusivement tourné vers son alimentation, dans le but d’améliorer sa santé. Si le résultat a de quoi faire envier, dans le quotidien c’est autre chose. Il y a quinze symptômes majeurs qui permettent d’indiquer si l’on est orthorexique.

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