Faire ses courses : le moment crucial

Après avoir pris connaissance des bases d’une bonne alimentation, je savais désormais ce que j’étais censé acheter, en théorie. J’avais pris soin de dresser une liste d’aliments à éviter, avec en première ligne de ce bannissement : le sucre. Prête pour le combat, armée d’un caddie et de toute la détermination du monde, j’entre dans Lidl. Je sais que je subirai l’impact de mes décisions, pendant au moins deux semaines.

Dès l’entrée du magasin, je suis assailli par l’odeur du pain chaud sorti du four. Devant moi s’affrontent, à des prix ridiculement bas, des croissants aux chocolats, beignets et autres sucreries démoniaques. Je passe mon chemin — non sans une certaine fierté — pour choisir un pain complet aux céréales. Première victoire, mais ce n’est que le début. Je choisis pour la première fois sans impulsion émotionnelle, des fruits (oranges, pommes) et légumes (avocats, tomates cerises). Dans ma lancée, je jette mon dévolu sur des brocolis surgelés (légume faisant partie de ceux que je déteste), puis tentant le tout pour le tout, je me risque même à découvrir certains mets qui ne recevaient même pas un regard auparavant : asperges vertes, feuille d’épinard, boîte de cornichon. En revanche, la sélection de féculents est une vraie déception. Dans le seul rayon destiné à cet effet, des pâtes et du riz à perte de vue. Seule variante : purée et semoule. Les légumineuses se réduisent à une pauvre boîte de lentille et des haricots. Je cherche désespérément le rayon bio, espérant compléter mon maigre butin de quinoa, boulgour ou pois cassé. Je le trouve effectivement, mais il n’en est rien. À la place de ce qui aurait pu constituer mon trésor, gâteaux, confiture et pâtes à tartiner me font face.
Il m’a fallu une détermination sans nom pour détourner les yeux des tartes et gâteaux du rayon surgelé, pour traverser le rayon chocolat sans sourciller et résister jusqu’aux dernières tentations vers la file d’attente. Mais je l’ai fait chers amis !

Pour compléter le choix limité de certains aliments dans ce magasin, j’ai continué ma quête en me rendant à Carrefour. En cherchant bien, je trouve enfin ce quinoa. D’ailleurs, petit conseil, évitez les solutions simplifiées, précuites ou déjà préparées. Il y a sûrement quelques produits non nécessaires qui se sont ajoutés en cours de route. Je fais face à un dilemme : quinoa bio ou quinoa produit en France ? Comment comparer un produit bon pour la santé, car sans pesticide à une production qui rémunère mon pays ? J’ai égoïstement opté pour le bio (vous, qu’aurez-vous fait ??). La mission du jour ayant été accomplie, j’attends les jours suivants pour me rendre au marché.

Acheter des légumes

Le marché, premier essai

C’est bien la première fois que j’arpente un marché dans l’objectif personnel de me nourrir. Les yeux grands comme un poisson rouge, je déambule nerveuse et angoissée. Ces choses que l’on appelle communément « légume » ont une apparence loin d’être appétissantes. Les prix (nous sommes à Cannes quand même), sont bien dissuasifs et j’ai bien trop peur de rater mon investissement sur un produit inconnu. J’ai fait le tour du marché en 10 minutes chrono sans rien avoir acheté.

Le marché, deuxième essai

Ne voulant pas renoncer, j’insiste auprès de mon amie végétarienne pour qu’elle m’accompagne au marché. Celle-ci m’apprend qu’il y a des paniers de fruits et légumes moches, à seulement 1 euro. C’est parfait ! Pas d’investissement à risque, et une présélection des produits. Mon amie daigne donc me tenir compagnie lors de ce qui est déjà ma deuxième tentative. Elle me désigne le nom de chaque légume ainsi que comment les mangers. Sachez ainsi mesdames et messieurs qu’il est préférable d’acheter des asperges vertes fraîches, plutôt qu’en boîte. De façon générale, il faut éviter les boîtes. Les légumes surgelés ou frais sont nettement meilleurs. Je me retrouve à la fin de cette escapade alimentaire, en possession de radis (qui se mangent apparemment en apéritif sur du pain avec un peu de sel), de poireau, de carottes et tomates.

Arrivée à la maison, je regarde mes emplettes et me demande « Que vais-je faire de ces produits barbares ? ». La tomate et la carotte passent encore, mais du poireau ?? Je me promets vaguement que je trouverai des recettes, mais que nenni. Mes poireaux pourriront tristement dans mon réfrigérateur. Ainsi que mes radis, malgré quelques tentatives. Je noierai mes asperges vertes en boîtes (absolument dégueulasses) dans une vague recette mélangée avec des pommes de terre et du brocoli (sachet que je n’arriverai pas à finir). En définitive, les légumes que je mangerai le plus seront les mélanges en sachets surgelés, prédécoupés et prêts à se faire balancer dans une sauce. Sad I know.

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